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Monata42
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Le roman Red Eyes Chronicles (une partie) Empty Le roman Red Eyes Chronicles (une partie)

Mar 12 Aoû 2014 - 1:37
Précisions:



Mon souffle.
Mon souffle est la seule preuve de mon existence.
Ou bien est-ce un souffle lointain ?
Le vent ! Le vent souffle-t-il ici bas ? Non, non. C'est déjà fini.

Je ne respire plus.

Je pense encore ? Oui : je vis encore.

Non, je ne veux plus penser ! Je ne veux plus vivre !

Dans l’obscurité totale, ce qui a été un prophète est enfermé. Cela souffre, emprisonné ici depuis bien longtemps. Cela pense, cela se torture l’esprit. Quand a-t-il mal agit ? Pourquoi est-il ici ? Depuis quand ? Est-il seul ? Sortira-t-il un jour ?
Dans l’obscurité totale, ce qui a été un grand mage est enfermé. Il ne sais plus qui il est, et nul autre ne le sait. Son pouvoir est en sommeil, dissimulé au plus profond de son âme.
Dans l’obscurité totale, ce qui a été un être suprême est enfermé. Il se bouche les oreilles pour ne pas sonder les bruissement de ses ténèbres, qui l'engloutissent telles des vagues malsaines. Souillé jusque dans ses os, il ne croit plus au renouveau.

Il n’entend pas la porte s’ouvrir, ni les gons grincer en rompant le silence, ni le soupir effrayé aussitôt étouffé.

Il n’entend pas les pas chancelants se rapprocher.  
Ces pas …
L’espoir est en marche.

Red Eyes' Chronicles


Il faisait encore frais, bien que le mois de juin ait commencé. La nuit était tombée depuis longtemps, et un vent léger soufflait sur la chaumière, perdue dans une forêt verdoyant de l'arrivée de l'été. Devant la maison, debout les pieds nus dans l'herbe tendre, une jeune femme attendait, le regard plongé dans le ciel étoilé. Elle était si absorbée que ses yeux rouges clignaient à peine. Mais un bruit dans la maison la sortit de sa méditation. Des lumières s'allumaient, au rythme des pas allègres qui traversaient la battisse. Dans un craquement grave, la porte d'entrée s'ouvrit et deux enfants sortirent. Un garçon d'environ 12 ans et une fille plus jeune, dans les alentours de 8 ans. Ils avaient tous les deux les joues rose du plaisir unique aux enfants : la désobéissance. En quelques sots de cabris, ils rejoignirent la jeune femme, qui sourit malgré elle de la malice de ses petits élèves.
« maîtresse ! Maîtresse ! » crièrent-ils en se jetant sur ladite maîtresse.
-Que faites vous debout à une heure aussi tardive ? Lança-t-elle d'un ton faussement accusateur.
-Eh bien, on voudrait que vous nous racontiez l'histoire ! Déclara la petite fille avec un air gourmand.
-L'histoire ? S'enquit la jeune femme.
-Oui, votre histoire ! Renchérit le garçon. Celle de votre quête spirituelle !  On ne peut plus attendre, on a vraiment trop hâte !
-oh, ça ! Fit intéressée en se frottant le crâne. Je vois que je n'aurais pas dû vous en parler hier … C'est une très longue histoire, vous savez, nous risquons d'y passer la nuit, ou plusieurs même…
-Maîtresse, vous n'avez qu'à faire une pause quand nous serons fatigués !  » Dit la fille, points serrés et l'air décidé.

La maîtresse s'étira et  soupira . Puis s'assit en tailleur dans l'herbe.

« allez chercher du bois … et des guimauves. »

Les élèves partirent au pas de course, laissant leur mentor seule. Dans un mouvement machinal, elle passa ses doigts dans ses longs cheveux bruns. Le vent, sans gène, la décoiffa dans une grande bourrasque, détachant son éternelle queue de cheval.
Les enfants revinrent les bras pleins et le cœur battant. Le feu fut allumé, les guimauves grillées, et devant l'âtre, le récit commença.


Chapitre premier
(ou le récit d'une mort mystérieuse et du foyer de l'aube)

Je suis morte. (C’est du moins ce que j'ai cru).

Ce n’était pas douloureux, ni effrayant. J’ai sentis que mon corps n’était plus moi, et qu’il fallait que je parte. Alors, doucement, je suis sorti de cette enveloppe charnelle, comme l’on quitte un vêtement serré. Un temps après avoir abandonné ma condition d’être, j’entendis un appel. Une voix qui me semblait à la fois familière et étrangère, comme venant d’un autre monde. J’ai suivi la voix. Elle me guidait dehors, par delà le plafond gris perle de ma chambre, par delà les nuages, … tandis que je m’élevais vers cette voix, croisant de temps à autre une volée d’oiseaux, je sentais que tous mes actes, de toutes les expériences que j’avais menées, revenaient en moi. Une sauvegarde, en somme.  
J’avais depuis longtemps quitté la zone aérienne de St Félicien, un petit village perdu dans l’Ardèche française. Mon village, et celui ou vivait toute ma famille depuis six générations. Mon nom est, ou plutôt, était, Louise Delcelte -prénom que je haïssais du plus profond de mes entrailles, alors je demandais à mon entourage de m’appeler Lou-, fille unique de Maurice Delcelte, agriculteur, et de Jeanne Delcelte, institutrice. En résumé : j’étais une jeune fille de 16 ans tout à fait ordinaire. Si je devais ajouter des détails, je dirais que j’ai été adoptée, que mes yeux étant rouges, cela m’a valu le surnom de « regard sanglant » , et que j’aime le chocolat au lait -et avec des noisettes, c’est encore meilleur-.
Enfin, tout cela est passé. Je ne suis à présent qu’une âme errante, sans corps, sans but … Voilà ce que je me suis dis, une fois la couche d’ozone dépassée. En effet, j’avais continué mon ascension, et finalement, après avoir totalement quitté la Terre, je m’arrêtais, lévitant dans l’immensité de l’espace. La Terre, proche de moi, était magnifique, grande, bleue, et blanche également, à cause des nuages. Il me suffisait de tourner la tête pour que la lune m’apparaisse, et derrière elle, l’éclat aveuglant du soleil. Dès que je vis l’astre lumineux, je ressenti une attirance, comme si le soleil m’avais déjà emprisonné en son orbite. J’entendis à nouveau l’appel qui m’avait attiré dans l’espace. La voix m’indiquait clairement de me diriger vers le soleil, ce que je fis, indépendamment de ma volonté. En temps normal, la privation de libre-arbitre m’irrite, mais en considérant la situation, qui me semblait être assez … importante -la mort, c’est important, n’est-ce pas ? - je préférais garder mon calme olympien de jeune décédée, et me laissais tranquillement « aspirer » par le soleil. Ce qui fut, ma foi, long. J’ignore en combien de temps je rejoignis le soleil, mais que cela aille duré 1 ans, voir 2, ne m’étonnerais pas. En dépit de l’extraordinaire longueur du voyage, j’avoue l’avoir particulièrement apprécié. C’est vrai, après tout, ce n’est pas tous les jours que on peut s’offrir un aller simple pour le soleil ! De plus, il n’y eu aucune turbulence à déplorer, puisque les astéroïdes, comètes et autre objet célestes, passaient toujours loin de moi, me laissant continuer ma route a travers les planètes. Vénus est d’ailleurs bien plus grande que je l’aurais cru. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir Mars, mais j’ai cependant aperçu au loin Jupiter, ma planète favorite, ce qui m’a ravie. Morte, mais ravie.
Que demander de plus ?
Enfin, mon long, si long voyage s’acheva. Le soleil, dans toute sa splendeur, n’était plus qu’à quelques mètres de moi. En d’autres circonstances, j’aurais finie grillée comme un calmar, mais l’extrême proximité du soleil n’avait aucun effet sur moi.  Après être restée immobile pendant quelques instants, je me remis à bouger, m’approchant plus encore de la surface solaire. Autour de moi, les flammes dansaient, tournoyaient, et retombaient dans le magma du soleil. J’arrivais à la dernière limite, la lave, et sans m’arrêter cette fois, je pénétrais dans le soleil.

Vous vous attendez sûrement à ce que je vous décrive le centre du soleil comme une énorme boule de plasma, mais ce n’a pas ce qui j’y ai vu. Pas la moindre flamme. Une immense prairie verte et fleurie s’étendait à perte de vue. Le ciel était d’un bleu magnifique et les nuages, plus blancs qu’aucun autre sur Terre, flottaient paisiblement, guidé par une « douce brise aux embruns parfumés ».
Soudain, je me rendis compte que j’avais regagné mon corps, ou plutôt que mon corps m’avait regagné. Toujours la même apparence, fort heureusement. Je n’aurais pu m’acclimater au corps d’un étranger. Il se trouve que j'étais de taille moyenne -environ 1m 65-, que je faisait un poids raisonnable -52 kg-, que je n'étais ni plate, ni formé avec 2 pastèques à la place seins -bonnet C-. J’avais de tout à fait banals cheveux brun foncé, lisses et longs -ras des fesses-, toujours arrangés avec une frange sauvage et le reste attaché tant bien que mal en une queue de cheval -quelques mèches pendent par-ci par-là-. Je passais mes mains sur mon visage, n’assurant que rien n’avait changé de ce coté là non plus. Mon nez un peu trop long, au bout rond et retroussé. Des sourcils prononcés, des lèvres ni trop grosses ni trop fines. Des pommettes d’enfant, saillantes. Ma peau, agrémentée de quelques taches de rousseur, pas vraiment bronzée. Bref, mon apparence faciale était la même, non seulement maintenant, mais aussi hier et il y avait au moins dix ans -j’ai un visage rond, exactement comme quand j’avais 5 ans- . Je poussais un soupir de soulagement, qui sait à quoi j’aurais pu ressembler après avoir traversée de la lave en fusion !
Rassurée quand à la nature de mon apparence, j’entrepris de me mouvoir dans cette grande prairie en fleur. Je marchais droit devant moi, sans vraiment savoir où je voulais aller. Une seule chose importait : trouver quelqu’un, et lui demander ce que je faisais dans un endroit pareil. Non pas que je voulais le quitter, au contraire, je ne m’étais jamais sentie aussi bien sur Terre, mais il fallait bien que je le sache ! Je n'eus pas à marcher longtemps. Non loin, devant moi, j'aperçus une silhouette masculine accroupie au sol. Je m’approchais alors, en pressant le pas et apostrophais l’inconnu.

« Hé ! Vous ! »

Disant ces mots, je me rendit compte que je parlais une langue différente, mais que je comprenais comme s'il s'agissait de ma langue maternelle. Ce n'était plus mon bon vieux français, mais un dialecte plus chantant, proche de l'amérindien.
Mais revenons à l'inconnu. Il se releva en se tournant vers moi, et à l’instant ou son regard croisa le mien, la foudre me tomba dessus. Ces yeux ! D’un magnifique bleu-gris. Tandis que je restais en contemplation devant ces sublimes pupilles, leur propriétaire me demanda, joyeusement :

« Puis-je faire quelque choses pour toi ? »

S’en suivi un grand sourire chaleureux. Médusée, je ne pipais mot. L’inconnu posa son regard bleu sur moi, m‘observa attentivement, et son large sourire se transforma soudain en un sourire étrange, mystérieux. Une étincelle s’était allumée dans ses yeux.
« Je vois. Viens, suis moi ! »

Sans plus de précision, il parti droit devant, et d’un bon pas, en plus ! J’étais exténuée, vidée, mais l’envie de savoir était plus forte que tout. Je le suivais donc, et regardais le paysage changer au fur et à mesure que nous avancions. Une brume épaisse s’était levée, les fleurs avaient disparues et l’herbe, sous mes pieds nus, se faisait plus rugueuse. Je remarquais d’ailleurs qu’il faisait froid. J’imagine que la légèreté de ma tenue devait être la cause de mes frissons -en effet, je n’étais vêtue que d’une blouse de malade, celle que l’on vous met sur le dos dans les hôpitaux - . Profitant du trajet, j’observais plus attentivement l’étrange jeune homme qui me guidait dans la brume. Il était de taille moyenne, à peine plus grand que moi, brun avec une coupe de cheveux à la mode « Beatles » , une stature assez imposante, probablement sportif et, ce que je retenais surtout, de beau yeux bleu. Il portait un étrange vêtement, qui me rappelait l’uniforme des lycéens japonais, c’est-à-dire col haut, manche longue, boutons bien boutonnés et pantalon droit assorti. Le tout était blanc ivoire, accompagné d’étranges arabesques sophistiquées, de couleur jaune vif. Rassasiée visuellement, j’éprouvais le besoin d’en savoir plus sur lui.

« Excuse moi … mais qui es-tu ? Lui demandais-je, avec un tact exceptionnel.
-Je m’appelle Antonio, me répondit-il sans s’arrêter de marcher. Mais les gens m’appellent généralement Tony. Quoique, parfois c’est plutôt Titi. Ou alors c’est : ''eh ! Toi là-bas !''. Et Il y en a aussi qui aime bien m’appeler ''Celui qui mange en dormant '', c’est vrai que ça m’arrive de me réveiller dans le garde manger, mais pas si souvent que ça …Je crois que la semaine dernière … »

Tandis que le type aux multiples surnoms me contait les péripéties nocturnes de sa semaine, la brume autour de nous s’était levée.

« Qu’est-ce que qui t’arrive ? Me demanda Antonio, un sourire moqueur aux lèvres. Hahaha ! Si tu voyais la tête que tu fais ! »

Certes, je faisais une grimace d’étonnement, qui je l’imagine, marquait l’esprit, mais j’avais quelques raisons. Devant mes yeux écarquillés, un paysage incroyable s’était dévoilé. Un lac immense, encerclé d’une forêt de feuillus, dont certains étaient des cerisiers en fleur, plantés sur des îlots au milieu du lac. Aux abords de cette immensité aqueuse, une gigantesque pagode japonaise à étage était établit, et possédait même une partie encrée dans le lac, sans doute grâce à des piliers enfoncés dans l’eau. Je pouvais apercevoir qu’au-delà du temple, le terrain avait été aménagé également. Et dans ce cadre idyllique, il y avait du monde, qui s’activait, courrait, riait, se battait …mais où étais-je tombée ? Dans une autre dimension ? Antonio posa une main sur mon épaule, tendit le bras vers le paysage et me déclara fièrement :

« Bienvenue au Foyer de l’Aube ! »

                                 --------------------------------------------        

Antonio, souriant, m’entraînait plus près du lac, jusqu’à un petit ponton où flottait une barque très ancienne.

« Salut, Bubuche ! Lança mon guide de fortune à la vielle embarcation. Tu ne devineras jamais ce que j’ai trouvé ! »

Et, comme par magie, la barque lui répondit, d’une voix chevrotante :

« Une nouvelle Éveillée ? Cela faisait bien longtemps que je n’en avais pas vu ! Et une fille, en plus ! C’est rare ! »
Puis elle ajouta, à mon intention :

« Jeune fille, puis-je me permettre de te demander ton nom ?

-Oh, mais oui ! Balbutiais-je, prise au dépourvu. -Songeant à mon horrible nom de campagnarde, je préférais donner mon surnom- Je m’appelle Lou… bonjour, Bubuche … ajoutais-je, hésitant entre l’envie de rire et celle de grimacer de pitié.

-Lou, dis-tu … quel prénom ravissant ! Me répondis la vielle embarcation.

-Il faudrait y aller ! Me lança Antonio, qui s’était déjà installé sur Bubuche. Ce serait dommage d’arriver après le goûter !

-Mais, où est-ce que tu m’emmènes ? Lui demandais-je en m’asseyant avec précaution sur la vielle barque.

-Je vais t’amener au maître Happosaï ! Il te dira tout ce que tu veux savoir. »

Et en se rapprochant de moi, il ajouta :

« T’inquiète pas, moi aussi je suis passé par là, et tout va bien aller, promis ! »

Encore une fois, il me sourit. Je soutins son regard bleu quelques instants, à la recherche d’indice, mais la barque démarra et me fis perdre le contact visuel.

« Hohoho ! Roulez jeunesse ! » Lança-t-elle, avec toute l’énergie que lui permettait son grand âge.

Et c’est ainsi que nous entamâmes la traversé du lac. J’avais l’impression que je n’avais fait que ça ce jour là. Aller à droite, aller à gauche… Cela devenais lassant, et j’étais si fatiguée que je m'endormis, assise, légèrement vêtue, dans une barque et accompagnée d’un parfait inconnu. Situation cocasse, n’est-ce pas ?

« Eh ! Lou ! Nous sommes arrivés ! »

J’ouvris les yeux. La barque s’était arrêtée sur un ponton similaire au premier que j’avais vu, de l’autre coté du lac. Antonio, qui m’avait réveillé, sauta sur le petit pont et m’aida à le rejoindre de sa main secourable.

« A plus, Bubuche ! Dis-il joyeusement.

-Bonne chance à vous, jeune demoiselle ! » Répondit la vielle barque à mon attention.
Après avoir fait un timide signe de la main à Bubuche, je me retournais. Antonio et moi étions tous près du temple, et le monde que j’avais aperçu peu de temps avant, était toujours entrain de s’activer, mais avec moins d’ardeur que précédemment. Des bruits d’estoc s’entrechoquant attirèrent mon attention. A l’orée de la forêt bordant le lac, deux jeunes hommes se battaient. Leurs lames se croisaient, ils se tournaient autours, esquivaient les coups et paraient avec beaucoup d’agilité. Remarquant que mon regard s’était arrêté sur les deux combattant, Antonio me glissa :

« Eux, c’est Matthiew et Kentaro. Ils passent leur temps à se bagarrer, mais ils sont très amis. »

J’acquiesçais distraitement, toute mon attention portée sur le combat. L’un des deux garçons avait pris l’avantage, poussait son ennemi vers un arbre tout en parant ses coups habillement. Il finit par plaquer son adversaire contre l’arbre, son épée contre celle de l’autre. Les deux combattants restèrent ainsi quelque instants, chacun refusant de céder.

« M … Matt … c’est bon, pas la peine d’y aller a fond, c’est qu’un entraînement … gémi le garçon collé contre l’arbre.

-Pff …Ken, t’es un vrai mollasson, grogna l’autre, reculant et laissant son ami tranquille. »

Le vainqueur par forfait rengaina son arme, pris un air implorant avant de sortir un mouchoir le plus vite de sa poche et de se moucher bruyamment, et déclara au perdant mollasson qu’il était « l’heure de casser la croûte ». Ils partirent tout les deux en direction du temple. Mais Antonio les arrêta.

« Eh ! Les deux brutes ! Regardez un peu ce que je ramène ! » Leur cria-t-il, apparemment fier de lui.

Les « deux brutes » se tournèrent vers nous, ouvrirent de grands yeux étonnés et le garçon qui avait perdu la partie se précipita à ma rencontre.

« Ohayo, jeune demoiselle ! Moi, c’est Kentaro … et le bestiau là bas, c’est Matthiew, ajouta-t-il en désignant son compagnon d’un mouvement de tête, l‘air narquois.

-T’as dis quoi, là ? Déclara le dénommé Matthiew s‘avançant rapidement et parlant d’une voix légèrement menaçante. C’est qui le bestiau ?

-Eh ! Calme, les gars ! Intervint Antonio, vous ne voudriez quand même pas effrayer notre nouvelle recrue ? »

A ces mots, les deux bagarreurs se calmèrent.

Profitant de ce bref instant de calme, je pu regarder plus attentivement les deux jeunes hommes. Kentaro et Matthiew étaient de la même taille, mais je pouvais deviner à son visage que Matthiew était le plus vieux. Il était bien bâti, avec des muscles magnifiquement dessinés, mais pourtant des épaules moins larges qu’Antonio. Ses grands yeux en amande, dont les longs cils feraient pâlir de nombreuses filles, étaient couleur chocolat et ses cheveux brun étaient en bataille, mais apparemment leur propriétaire tentait de les dompter en les envoyant sur le coté droit de son crâne, tout en conservant une frange. Matthiew était blanc de peau et Kentaro café au lait. Ce qui était très étrange, vu que ce dernier possédait des yeux noirs légèrement bridés, comme un japonais, et également des cheveux brun foncés bouclés poussant sur le haut de sa tête, lui faisant une coupe « afro ». Il avait un ventre bien rond, mais possédait quand même un peu de muscle.

Matthiew se passa une main dans les cheveux, visiblement gêné, et murmura à mon attention :

« Ouai … désolé … On t’as pas fait peur j’espère ?

-Pas trop, lui répondis-je, souriant avec difficulté.

-Bon, c’est pas tout ça, mais il faut que je l’emmène voir maître Happosaï, déclara Antonio en m’attrapant le bras. Aller, Lou, on y va !

-Je viens avec vous, lança Matthiew, délaissant le pauvre Kentaro pour nous suivre. J’ai un petit quelque chose à demander au vieux Fétichiste.

-Vieux Fétichiste ? M'étonnais-je tout en continuant d’avancer vers la pagode.

-Tu comprendra en voyant son bureau » dis Matthiew, un sourire malin sur les lèvres.

Moi et mes deux escorteurs traversâmes un camp d’entraînement délaissé, probablement parce que c‘était l‘heure de goûter, tout près de l‘immense pagode, et nous finîmes par fouler du pied le parquet magnifiquement ciré de ses celui-ci. Nous rentrâmes par une des portes coulissantes, qui débouchaient dans un grand couloir large et relativement long, au bout duquel je pouvais voir une salle carrée, et en son centre, un gigantesque escalier en colimaçon, tournant autour d‘un immense pilier de bois. Il y avait suffisamment de place sur ses marches pour que quatre rangés de personnes y montent et y descendent. Mais il n’y avait personne. Nous avançâmes le long du couloir, rejoignîmes la salle à l’escalier, et je pu voir avec plus de précisions cette pièce, qui était rejointe par quatre couloirs, dont celui d’où nous venions, aux quatre points cardinaux.

« C’est la salle centrale du foyer de l’Aube, me dis Matthiew. C’est un passage obligatoire pour aller dans les salles de classe. Et tout en haut, il y a le bureau du Vieux Fétichiste.

-C’est incroyable", murmurais-je en m’approchant du gigantesque escalier.

Et voilà:
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Le roman Red Eyes Chronicles (une partie) Empty Re: Le roman Red Eyes Chronicles (une partie)

Mer 13 Aoû 2014 - 2:09
La suite ! Encore une fois, soyez indulgent, j'avais 15 ans !

Chapitre Second

(ou pourquoi tout ceci s'est passé et ce que j'en ai pensé)

-Aller, on monte ! » Déclara Antonio avec son énergie apparemment inépuisable.

Nous montâmes donc, et dépassâmes environ 6 étages. Cet immense escalier reliait chaque niveau de l’édifice, c’était impressionnant…après quelques minutes d’ascension, nous arrivâmes au dernier étage, dans une petite pièce sombre qui possédait une seule et unique porte européenne, sous laquelle un mince filet de lumière s’échappait. Antonio s’approcha de la porte pour en tourner la poignée mais …

« Non, non, et non ! Je vous l’ai dit, plus de dentelle ! Ce que vous me proposez là est sans le moindre intérêt ! Dehors ! »
Un cri retenti derrière la porte, et un homme sorti avec fracas du bureau, manquant de peu de percuter Antonio, si celui-ci ne l’avait pas esquivé.

« Ne revenez que si vous avez un travail abouti à me proposer ! »

Un vieil homme était sur le pas de la porte, il devait avoir dans les 90 ans, il était de petite taille, portait un kimono gris, possédait une petite barbichette blanche, et était chauve comme un œuf. Dans sa main droite, il tenait un étrange vêtement qu’il jeta sur l’homme qu’il avait chassé.

« Et que ça saute ! » Lui cria-t-il.

L’homme s’enfuit en courant vers les escaliers. Il trébucha sur une marche, et détendit les escaliers sur son arrière train. Le vieillard peu amical s’approcha des escaliers, grogna quelques mots que je n’entendis pas, et se tourna vers Antonio.

« Eh ! Le môme ! Va voir si Jean-Pierre va bien !

-Bien, Maître ! » Acquiesça Antonio sans hésitation.

Et il descendit. Le vieux s’apprêtait à regagner son bureau lorsque Matthiew se posta devant lui.

« Je sais que t’es qu’un vieux bigleux, mais me dis pas que tu l’as pas vu, quand même, » dit-il en me montrant du doigt.

Le vieil homme se tourna vers moi, et soudain, son visage jusqu’à lors fortement ridé par la colère, se détendit, et un sourire chaleureux se forma sur ses vieilles lèvres fripées.

« Oh, mais que vois-je là ? Minauda-t-il en se rapprochant de moi. Une petite chose égarée ? Ne t’en fait pas, mon chaton, je vais bien m’occuper de toi ! »

Il me saisi la main et y colla ses vieilles lèvres… . Ne sachant pas trop quoi faire, je tentais en vain de dégager ma main de l’emprise du vieillard, qui avait une sacrée poigne ! Derrière lui, je vis Matthiew s’avancer, et donner un violent coup de coude sur la tête du vieux chauve. Ce dernier lâcha ma main, couverte de bave, pour se tourner vers celui qui m’avait sauvé d’une sur-hydratation de la main.

« Pour qui te prends-tu, jeune insolent ?! Ne me dérange pas quand je discute avec une jolie demoiselle !

-Discuter ? Lui répondis violemment Matthiew, tu étais en train de lui baver dessus !

-Même pas vrai ! » Cria le vieux.

Il se jeta sur Matthiew. Celui-ci tenta d’esquiver, mais le vieux était trop rapide. Il saisi sa tête et lui asséna un terrible coup de crâne. Matthiew recula en titubant, et tomba, tandis que le vieux s’apprêtait à recommencer. Je pris alors une grande inspiration.

« STOP ! Arrêtez ça tout de suite ! »

Le vieux s’arrêta net dans son élan, et Matthiew releva la tête vers moi.

« J’en ai marre ! Je suis morte ! Je suis sortie de mon corps ! J’ai été traînée dans l’espace, jusque dans le soleil ! Je suis arrivé dans une prairie, habillée comme ça ! » Criais-je en montrant mon vêtement. « J’ai rencontrer quelqu’un, qui m’as demandé de le suivre, et qui emmené jusqu’à une barque qui s’appelle Bubuche et qui parle ! Vous trouvez ça normal une barque qui parle ?!! Puis je suis arrivé et tout le monde criait et se battait comme des chiffonniers ! On m’a traînée jusque ici, et là vous venez me baver dessus ! »

Je repris mon souffle quelque seconde. Le vieux et Matthiew me regardaient, médusés.

« Est-ce que quelqu’un va se décider à me dire ce que je fiche ici ?! » Hurlais-je, avec tout l’agacement accumulé durant le voyage.

-----------------------------------------------------------

Le vieux me regardait toujours, bouche bée, et Matthiew tentait tant bien que mal de se relever.

« Alors, j’attends, leur dis-je.

-Tu es en colère, jeune fille … et c’est bien normal … mais sache qu’aucun élève du foyer n’est autorisé à divulguer des informations à un étranger, me répondit le vieux.

-Ouai, désolé … renchérit Matthiew, à présent debout.

-ça va, c’est pas si grave que ça, je comprend, je suis sure que c’est une espèce de règle ancestrale …lui répondis-je, sur un ton rapide et cassant.

-Mais, tu es arrivé jusqu’à moi, repris le vieux, calme. Je vais tout d’abord me présenter. Je m’appelle Happosaï et je suis le directeur et grand maître de ce domaine, le foyer de l’Aube.

-Enchantée, » lançais-je, définitivement échauffée par les événements.

Le directeur se racla la gorge, et jeta un regard vers Matthiew. Ce dernier tressaillit, leva les yeux au ciel et parti par les escaliers en me faisant un signe de tête.

« Bien ! Déclara joyeusement Happosaï. Maintenant que le gêneur est parti, ma petite, je te propose de venir dans mon bureau ! »

Le vieillard entra dans son bureau, et je le suivis, à contrecœur.
A peine avais-je franchis le seuil de la porte, que je compris pourquoi Matthiew avait surnommé le vieillard « vieux Fétichiste ».

Des tenues de soubrettes, de toutes sortes et de toutes les couleurs. Sur des mannequins prenants des positions très suggestives. Des vitrines partout remplies de poupées soubrettes. Des photos de soubrettes sur les murs. Des figurines de soubrettes sur le grand bureau en chêne massif qui trônait au centre de la pièce. Sur le mur face à la porte, derrière le bureau, une grande fenêtre ronde japonaise. Des stick-ers de soubrettes collés sur la vitre. Des soubrettes, des soubrettes, encore et encore des soubrettes. Ma tête commença à tourner.

« Bien ! Déclara Le vieux fétichiste avec enthousiasme en s’asseyant sur un fauteuil de bureau surélevé. Assieds-toi là, » me dis-t-il en désignant une petite chaise de son vieux doigt fripé.
Je m’exécutais -mais vérifiais qu’il n’avait pas un cousin soubrette sur la chaise en question. Il n’y en avait pas. -

« Il est temps que je te donne des explications, mon enfant, dis le vieillard d’une voix mielleuse.

-c’est pas trop tôt …

-Bon … alors, commençons par le commencement. J’imagine que tu as déjà entendu parler de la théorie du big bang, sur Terre ?

-Oui.

-Et bien, elle est fausse, déclara-t-il d’un ton tranchant. L’univers a était créé par 4 êtres puissants. Des dieux. L’un d’entre eux est le dieu que les humains vénèrent.

-Le dieu ? Lequel ? Celui des juifs, des musulmans ou des chrétien ? Demandais-je, très intrigué.

-Il s’agit du même dieu. Les humains lui ont juste donné un nom différent selon leur langue et leurs traditions. Et si tu te demande pourquoi les religions n’ont pas les mêmes principes, me dis-il, voyant que j’allais lui poser une question, et bien c’est simple : Les humains ont traduit les messages de dieu comme bon leur semblaient. Voilà tout. Car à la base, le message de dieu est le même pour tous.

-Je vois … et, qu’est-ce que cela a à voir avec moi ?

-J’y viens. Les trois autres divinités sont vénérées par des peuples d’une race différente de celle des humains, et qui vivent sur d’autres planètes, dans d’autres systèmes solaires.

-Oui, c’est très bien tout ça … et alors ? Lançais-je une ultime fois.

-Alors, tous ces peuples vivent ici.

-Ici ? Dans le … Foyer de L’Aube ?

-Non, déclara l’ancêtre en se laissant tomber de son siège pour s’avancer lentement vers moi. Le foyer de L’Aube est le centre d'entrainement du Pays de l’Aube, le pays au coin nord est du continent de Aëlling. Et sur ce continent, vivent tout les autres peuples primaires. Les secondaires vivent sur d'autres planètes.

-De quoi ? Décidément, je ne comprends pas …soupirais-je.

- Les peuples primaires sont ceux qui sont dirigés par les 4 divinités créatrices. Les peuples secondaires sont des groupes ayant appartenu aux peuples principaux, mais qui, pour une raison politique ou religieuse, se sont séparés de leur civilisation mère.

-Ah …c’est plus clair …

-enfin, lança-t-il avec impatience, je ne vais pas te faire un cours la dessus ! Allons à l’essentiel. »

J’acquiesçais en me passant machinalement la main dans les cheveux.

« Je viens de te dire que certains groupes des pays principaux avaient quittés leur emplacement d’origine pour aller s’installer sur d’autre planètes, et ce, dès la découverte des portails du cœur terrestre, mais ce n'est pas un sujet qui nous intéresse, lança-t-il alors que j'allais le questionner. Et, ajouta-t-il avec un air savant, la Terre fait partie de ces « pays secondaires ».

-C’est incroyable …comment se fait-il que personnes sur Terre ne le sache ?

-Bah, c’est comme ça, dit Happosai en haussant les épaules. L’humanité a perdu les traces de son origine avec le temps.

-Donc …je suis une descendante des habitants de ce monde ? Demandais-je, me sentant enfin poche de la vérité.

-Exactement, déclara-t-il en hochant la tête. Mais une chose te différencie des autres humains ignorants …

-Qu …? »

Le vieillard leva sa vielle main vers mes yeux rouges.

« Ceci, jeune fille, est une trace unique de ta singularité.

-Ah oui, j‘imagine…dis-je doucement, pour mieux analyser ce qu’il allait me dire.

-Il y a de cela 150 ans, les 4 divinités sont revenues pour « purifier » les espèce qu’ils avaient créé. Car après nous avoir observé, elles étaient déçues que nous ayons perdu notre unité et que nous nous soyons laissé dominer par notre envie de conquête. Les dieux décidèrent donc d'envoyer de par les mondes 100 être purs et doté de pouvoir exceptionnels afin de s’assurer de la paix dans l’univers. Ces 100 élus possédaient tous un attribut particulier. Le tien réside dans la couleur peu commune de tes yeux. Et il trouve, dit le vieux avec fierté, que je suis un de c’est 100 êtres.

-Vous avez 150 ans -et vous êtes vraiment pur- ? M’exclamais-je.

-et oui, je ne les fait pas, non ? » Me demanda-t-il en passant une de ses mains fripées par les années sur son crâne chauve et ridé.

N’osant pas lui dire qu’il n’était effectivement qu’un vieux pruneau de 150 ans, je lui souris du mieux que je pouvais.

« Euh, et donc, je suis moi aussi une de ces 100 êtres ?

-Non, non ! Déclara Happosai en souriant. Tu es bien trop jeune ! Tu es l’une de leur descendante, comme tout les élèves de notre foyer, à part moi.

-Donc, si je comprends bien, je suis la descendante des êtres purs qui doivent sauver l’univers ?

-oui, et tu dois, toi aussi, sauver l’univers de la dé-unification ! Cette école apprend aux descendants des 100 à maîtriser leurs pouvoirs pour accomplir leur mission ! » Finit-il par déclarer, en ouvrant les bras avec enthousiasme.

A ces mots, je me levais, Fixais ce vieux croûton de 150 ans, et dis calmement :

« Non, il n’est pas question que j’accepte ça. »


Happosai fronça un sourcil.

« Jeune fille, je crois que tu ne comprend pas la situation … tu ne peux pas refuser ! C’est ton inéluctable destin !

-Il se trouve, dis-je sans perdre mon calme, que j’aimais bien mon ancienne vie. Ma mère et mon père me manquent. Et je n’aime pas me battre, même pour sauver l’univers ou je ne sais pas quoi.

-Mais …

-J’ai bien écouté le baratin héroïque que vous m’avais sorti. Et pour moi, ça ressemble plus à un service militaire forcé qu’à une mission. Je n’en ai rien à faire, et je rentre chez moi, maintenant, donc au revoir. »

Je me retournais vers la porte d’entrée en dépit des gémissements d’incompréhension du vieillard.

« Jeune fi … »

Avant qu’il n’ai terminé sa phrase, j’avais déjà quitté le bureau. Marchant le plus vite possible, je descendis les grands escaliers en 2 minutes. Avec un peu de chance, je ne croiserais personne…

« Eh, Lou ! »

Une voix fort reconnaissable m’appela et un bras familier me retint.

« Ou tu vas comme ça, tu as parlé au maître ? Me demanda Antonio en ouvrant de grands yeux étonnés.

-Oui j’ai parlé au maître, et si veux savoir où je vais, c’est simple : je veux partir ! Répondis-je en retirant mon bras de son emprise et en recommençant à marcher vers la sortie de la pagode.

-Partir ? Répéta-t-il, estomaqué. Mais, c’est impossible ! Tu ne peux pas faire ça !

-oh si, je peux ! « Quand on veut on peut » comme disait l’autre … »lançais-je en passant la porte de la pagode.

Mais en sortant, je percutais quelqu‘un.
Devant moi, une femme, d’une trentaine d’années, blonde, grande et belle, me regardait avec altérité.

« Peut-être pourriez vous vous excuser de m’avoir heurté ? »

Sa voix suave et ses yeux violets posés sur moi me firent frissonner. Cette femme dégageait un magnétisme effrayant, avec sa robe noire aguichante et ses talons hauts …

« Oui, excusez moi » …murmurais-je, subjuguée.

La voix d’Antonio me sorti de cette fascination terrifiante.
« Qui êtes vous ? Que faite vous ici ? Lança-t il avec véhémence.

-Qui je suis et la raison de ma présence en ces lieux, cela ne te concerne pas, jeune homme. répliqua-t elle, méprisante.

-Je ne peux pas vous laissez passer ! » Cria Antonio.

Il se mit en position d’attaque et fixa la femme avec détermination.

« Ah … soupira la mystérieuse femme, je suis donc contrainte de me présenter, comme cela est galant de votre part … je suis Ketsueki Samuzora, et je représente l’alliance Nikushimi de la planète Wakajini. J’ai reçu une invitation de Maître Happosai » déclara-t elle en sortant une petite carte noire de son soutien-gorge.

Antonio s’en saisi, la tourna et l’examina avec précaution, puis la rendit avec une méfiance persistante.
Samuzora sourit avec fierté et entra dans la pagode sans plus accorder un regard ni un mot à Antonio et moi.
Surprise par cette mystérieuse apparition, je restais pensive quelques instants et oubliais le fait que je devais partir. Ce moment de rêverie fut fatal.
Antonio m’attrapa le bras -et fort en plus- et me regarda droit dans les yeux.

« Ne t’en va pas. Crois moi, c’est ici, avec nous, qu’est ta place. Ne nous abandonne pas. »
Et il ajouta, doucement :
« S’il te plais. »

Je ne savais plus quoi répondre, devant tant de franchise et de détermination. Cependant, j’avais pris ma décision, et seul un cataclysme aurait pu me faire changer d’avis.

« Je suis désolée » dis-je simplement.

Mon guide me regarda pendant quelque seconde avec tristesse, puis me lâcha.

« comme tu le désires … »

Dès que je fus libérée de son emprise, je couru le plus vite possible pour m’en éloigner. J’avais un pincement au cœur en songeant aux aventures que j’aurais pu vivre, mais il était trop tard pour reculer.
J’arrivais près du ponton où était la barque. Je l’entendis grincer quelques mots, mais n’en compris pas le sens, je me sentais mal …
Sans réfléchir, je m’asseyais dans Bubuche.
Elle s’apprêtait à démarrer, quand soudain, une grande explosion fit trembler terre et lac. Une vague énorme emporta la faible embarcation, avant que j’aie eu le temps de réaliser ce qu’il m’arrivait.

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Le roman Red Eyes Chronicles (une partie) Empty Re: Le roman Red Eyes Chronicles (une partie)

Jeu 14 Aoû 2014 - 15:51
La suite ! Bien que pas très attendue !

Chapitre troisième
(ou comment tout bascula)


Je ne sais pas combien de temps je restais inconsciente, mais je sais par contre que je faisais un magnifique rêve où un bel …alligator me sauvait de la noyade …
Mais ce fut Matthiew qui me réveilla, et peu amicalement :

« LOU !!! Mais bordel réveille toi !! » Cria une voix au loin.

Je m’éveillais en sursaut, et vit d’abords Matthiew, le visage ensanglanté, penché sur moi.

« ah ! Tu es enfin réveillée ! Faut bouger de là ! » Me dit-il en m’attrapant le poignet droit et en me tirant.
Ma tête tournait, ma vue était trouble, mais je distinguais autours de moi des flammes et de la terre retournée. Mes faibles jambes me portaient tant bien que mal, et j’avançais sans savoir où ce garçon m’emmenait. Finalement, je reperdis connaissance.

« …doit faire maintenant ? Le vieux fétichiste a disparu, le foyer est détruit et beaucoup de gens sont morts … »

Un feu faiblard crépitait sur trois malheureux bouts de bois, autours duquel se réchauffaient Matthiew et un jeune homme ressemblant fort à Kentaro, mais dont la coupe afro aurait été ravagée par un incendie.
Reprenant connaissance moins violemment que la première fois, je pris ma tête lourde dans mes mains, et sentis qu’elle était sommairement bandée d’un lambeau de vêtement. Sans doute l’œuvre de mes sauveurs. Je me levais du tas de feuille morte qui m’avait servi de couche et rejoignait les deux jeunes hommes près de « l’âtre ».

« ah ! Lou, tu vas mieux ! Dis presque joyeusement Kentaro, en levant ses yeux cernés par l’angoisse vers moi.

-Tu m’as claquée dans les doigts toute à l’heure, j’ai été obligé de te porter ! Déclara Matthiew avec un faux air de reproche.

-oh … excusez-moi …murmurais-je, gênée. Mais … où sommes nous ? Demandais-je en regardant le paysage sombre et désolé, ressemblant à une foret brûlée, autours de nous.

-bah on en sait que dalle … marmonna Matthiew.

-il y a eu une explosion incroyable dans le foyer, tout à été détruit …ajouta Kentaro.

-je l’ai entendu, j’étais dans Bubuche à ce moment là, répondis-je.

-qu’est-ce que tu y faisais ? Demanda Kentaro.

-je … je partais. Je rentrais chez moi …dis-je, honteuse.

-Comment ?! Mais pourquoi ? Et tu as bien choisi ton moment hein ! S’énerva Kentaro, apparemment outré.
Je me recroquevillais, de plus en plus honteuse.

-laisse là … lança Matthiew au jeune afro. J’ai fait la même chose qu’elle quand je suis arrivé …d’ailleurs si je pouvais le faire, je ne me générais pas ! »

Kentaro souffla, et nous nous tûmes. Autours de nous, la mort flottait, si présente que je pouvais la sentir pénétrer mes poumons. Je n'étais pas seule à éprouver cela, je voyais bien mes deux sauveurs suffoquer sous le poids de cet air malsain.

« Il n'y a pas de survivant ? Articulais-je, brisant le silence étouffant.

-On ne sais pas …encore … dis Matthiew, la voix serrée par l'idée, sûrement, de trouver les cadavres de ses amis dans les décombres.

-Reposons nous encore un peu, et allons voir ! On ne peut pas rester là à rien faire ! »

Déclarais-je, avant de me retourner pour m'étendre sur ma couche et m'y endormir aussitôt. Un sommeil sans rêves.

Dès ce qui semblait être l'aurore, Matthiew, Kentaro et moi, quittâmes le camp d'appoint et nous enfonçâmes dans les brumes fétides qui flottaient sur les ruines du Foyer de L'Aube.

-------------------------------------------------------

Un bout de bois craqua sous mon pied. Nous avancions, moi et mes sauveurs, avec appréhension dans l'océan de débris qu'était devenu le foyer de l'Aube. Seul nos pas mal assurés résonnaient dans le silence. Pas un bruit, un souffle, un mouvement. Il n'y avait pas âme qui vive.
Après 15 minutes de marche, nous finîmes par trouver ce qui semblait avoir été le bureau du vieux pervers -les poupées soubrettes éparpillées un peu partout ne trompaient pas-.

« Là, regardez ! »

Kentaro était penché sur un tas de débris hétéroclites, en autre, livres, rouleaux, et photos de soubrettes …
« Une carte de Quaan ! S'écria l'afro. Magnifique exemplaire !

-Oui, on devrait la prendre, qui sait ce qui nous attend … dis Matthiew en prenant la carte.

-Comment ça ? Nous n'allons pas nous mettre à voyager dans Quaan, quand même ? M'exclamais-je. Moi, je veux toujours rentrer chez sur Terre ! Alors il n'en est pas question ! Vous m'écoutez ? »

Kentaro et Matthiew s'étaient mis en position défensive, et lançaient des regards furtifs dans toutes les directions. Je n'entendais rien d'anormal, mais une sensation étrange s'empara de moi.
Perdu dans l'étendue des ruines brumeuses, un rire aigu et mesquin retenti. Il semblait venir de partout à la fois. Malgré cet effet d'écho, je parvint à me souvenir.

« Ketsueki … Samuzora …

-Hein, quoi ?! » Lancèrent Matthiew et Kentaro d'une même voix.

Le rire retenti de plus belle, puis s'affaiblit. Les deux jeunes hommes restaient en alerte, mais je ne pouvais en faire autant. Je sentais un poids énorme dans ma poitrine. J'avais peur comme jamais en 16 ans d'existence. C'était elle, évidement, qui avait détruit le Foyer, qui avait tué tout le monde, Antonio, le vieux pervers, et même Jean-Pierre ! Face à une personne aussi cruelle, je ne ferais pas de vieux os. Aussi morte que j'étais sensée l'être, je ne voulais pas que cela se reproduise. Je tremblais de tout mon corps, et suais à grosses gouttes.

« Hin hin, tu as bien raison d'avoir peur, jeune fille. »
La femme que j'avais percuté quelques heures auparavant apparu soudainement devant nous, avec le même sourire mauvais.

« qui … ?! » commencèrent Matthiew et Kentaro, mais la blonde leva une main vers eux et ils se figèrent. Elle sourit et murmura : « au revoir » avant de serrer le poing qu'elle tendait vers eux. Un éclat de lumière m'éblouit et l'onde d'une explosion me projeta à terre. Elle venait de les faire exploser. Elle pivota en ma direction, me toisant de toute sa grandeur, moi qui tremblais et haletais sur le sol. J'allais mourir, encore. Je fermais les yeux, résignée. J'entendis un autre « au revoir ».

« Oh ?! Et, vous êtes morte ? S'exclama la petite fille.

-idiote, bien sure qu'elle n'est pas morte, sinon elle ne serait pas là pour nous raconter ça ! Répondit le jeune garçon.

-Bien vu Jiji, reprit la conteuse. En effet, je ne suis pas morte. Et c'est loin d'être fini ! Cependant …. » La jeune femme inspecta le ciel, qui était plus étoilé que jamais. « Je crois qu'il est quand même temps pour vous de dormir !

« Non, déjà ! S'indignèrent les deux enfants. Mais nous ne somme pas fatigués ! » et bien sûr, 10 minutes plus tard, ils dormaient d'un sommeil profond.

Il pleuvait. Les gouttes frappant les carreaux de la maison faisaient une mélodie douce et entêtante. Dans la cuisine, les deux élèves étaient assis autours d'une vielle table en bois tachée par les années, et mangeaient leur soupe en silence. La petite fille avala une cuillerée bruyamment et son frère lui lança un regard accusateur.
« Homura, fais plus attention, dis la maîtresse sans détourner les yeux de la fenêtre.

-Maîtresse … allez vous continuer votre récit d'hier ? Demanda le jeune garçon en sortant la tête de son bol vide.

-Jiji, chaque chose en son temps. La nuit est propice au souvenir et à la transmission. Je ne continuerais qu'à la lueur de la lune. »

La pluie cessa quelques heure plus tard, et les enfants coururent faire du feu dehors. Tranquille, la jeune femme les suivie, en grignotant quelques guimauves. Tous s'installèrent, et l'histoire reprit la ou elle s'était arrêtée.


Une douleur terrible, insurmontable, me transperça. Elle dura ce qui me sembla être des siècles, puis s'estompa.
J'ouvris un œil, le droit. Le ciel était gris perle, comme le plafond de ma chambre. Peut être que tout cela n'était qu'un cauchemars ? Un gros trip ? Pourtant je n'avais rien bu. De la nourriture avariée, oui, c'était sûrement ça. Je me répétait cela en boucle, en essayant de ne pas voir les nuages sombres qui glissaient sur le « plafond de ma chambre ».
Mais il fallait bien que je me réveille. Comme si ma paupière gauche pesait une tonne, j'ouvris très lentement l'autre œil. Une goutte d'eau glacée tomba sur mon front. Une autre encore. Puis il plu complètement. Il ne peut pas pleuvoir dans une chambre. Non, je n'étais pas sur mon lit super confortable, amélioré par mes soins pour mes après midis rêvasserie, mais sur un sol dur et creusé par des explosions. Je n'étais pas dans mon pyjama trois fois trop petit, mais dans une blouse d'hôpital complètement trempée, maintenant. Et donc, ce n'était pas un rêve. Mais alors, une question : je ne suis pas morte ? Pour y répondre, je me levais, sans mal, comme si je n'avais pas explosé quelques temps auparavant. J'étais au même endroit. Les même ruines, mais qui, sous la pluie, ressemblaient à un grand cimetière. Mettant un pied devant l'autre avec précaution, je vis un coin de terre rouge. Sûrement là où mes compagnons avaient péris. J’eus une pensée recueillie en leur souvenir. Leur compagnie fut agréable, bien que brève. J'aperçus la carte que Matthiew tenait au moment de sa mort, qui semblait avoir rechapée à l'explosion. Je tendis la main pour m'en saisir, mais à l'instant ou mes doigts touchèrent le papier mouillé, j'entendis une voix à la fois douce et forte résonner dans ma tête.

« A toi qui est celui que nous attendions, entend notre appel.
Appel à ce que tu rassemble tes forces pour faire face à ton ultime défi.
Avec l'aide des meilleurs guerriers de Quaan, élus parmi chaque races,
Tu éliminera l'Individu Y, cet être que nous avons créé
mais qui ne doit pas exister,
Cet être qui remet en cause les fondements de la vie.
Nous, 4 grands dieux de la création, te donnons cette carte
qui te mènera jusqu'à tes compagnons élus
Et qui te transmettra les enseignements divins
Afin de maîtriser cette puissance que nous sentons en toi,
Afin d'accomplir ta mission et que la nature reprenne ses droits. »

La voix se tut.
« Je n'aurais jamais du toucher à cette carte » fut la première chose qui me vint à l'esprit.
J'aurais bien continué à réfléchir sous la pluie, mais je commençais à avoir vraiment froid, alors je cherchais un endroit abrité. Je trouvais refuge sous un arbre, m'y assis, et me remis à analyser la situation. Faire une liste est ce qui me paraissait approprié à ma situation.
En premier lieu, j'avais été dérangée durant une partie de morfal combat, en mourant. J'avais été amené jusqu'à une autre planète, en passant par le soleil, bizarrement. La rencontre de nombreux gens étranges, dont une blonde tueuse et grande amatrice d'explosion. Les autres étant morts, il était inutile de revenir dessus. Et je devais maintenant accomplir je ne sais quelle mission pour … 4 dieux, rien que ça ! Je n'avais jamais été une grande sportive, et je ne possédait aucun pouvoir particulier. Mis à part le fait que j'aurais du mourir, mais que j'étais toujours vivante. Peut être que j'avais la capacité de durcir ma peau ? Que j'étais insensible au explosions ? Quoi qu'il en soir, j'étais maintenant seule, avec rien d'autre qu'une carte.
Je n'avais pas vraiment le choix, si j'espérais pouvoir reprendre ma petite vie tranquille un jour, je devais me faire à l'idée de passer outre mon flegme. Le bon coté des choses, c'est que j'étais reposée et que je pouvais partir tout de suite. Mais j'avais faim, si faim ! Tandis que je songeais à de succulentes sucreries, gâteaux et autres gourmandises qui auraient su apaiser mon estomac affamé, la carte se mis à briller. Je l'inspectais donc. Au dos, il était inscrit, d'une belle écriture : Leçon 1 : Faire des efforts;
----------------------------------------

La nuit tombait doucement. Cela faisait sûrement des heures que je marchais. Des heures, si ce n'est des jours, mes pieds endoloris me soutenais à peine ! J'avais décidé de me rendre à la ville la plus proche, indiquée sur la carte, qui devait être la capitale du pays humain. Son nom, « Aterton » ne présageait rien de bon. Après avoir longé une forêt dense, j'aperçus un chemin de terre que je m'empressais de suivre. Au bout d'un moment, je vis enfin un grand panneau de fer :

« bienvenu à Aterton! La ville du bonheur ! Parking à chevaux : 50 Q/heure. Fourrière/Abattoir ouvert 7/7, 24/24. Bonne journée ! »

Quelque secondes de dépits plus tard, je repris la route. Une charrette avec quelques gens curieux s'arrêta près de moi, et me proposa de me déposer en ville. Pas question de refuser. Mes gentils accompagnateurs me laissèrent sur l'allée principale de la ville, qui tenait plus d'un village médiéval. Cette allée devait être son marché, car un nombre incroyable de personne courait, criait, se poussait depuis des stands ou s'étalaient de somptueux tapis, jusqu'à ceux des poissonniers. Les stands à nourritures dégageaient une odeur si alléchante que mes pieds m'y conduisirent sans que je puisse lutter. Un homme bedonnant annonçais la qualité de ses choux à la crèmes à toutes les filles probablement au régime qui les regardaient en bavant. J'aurais volontiers pris 50 kilos pour un de ces choux ! J'avais si faim, si faim ! Je n'avais pas le moindre sou pour payer. La carte m'avais dis « leçon 1 : Faire des efforts ». Il faudrait donc que je trouve un moyen de me faire de l'argent honnêtement pour pouvoir me rassasier. Il ne fallait surtout pas que je profite de l'inattention du bonhomme-choux pour en prendre quelques-uns. Ce serait si facile pourtant ! Tiens, je n'avais qu'à tendre la main, et hop, j'en avais un. Génial, voilà que j'étais devenue voleuse. Et maintenant ? Un choux, un tout petit choux à la crème, c'est bon, mais ça ne repais pas, c'est sur ! J'en pris un autre. Oh, un troisième, car comme ça, ça fait un bon chiffre. Mais en fait, cinq est un chiffre encore meilleur ! Aller, il fallait juste que je mette celui là dans ma bouche pour prendre les autres dans mes mains. Quel goût délicieux, il avait, ce choux ! Le meilleurs goût qui soit, celui de l'interdit. Mince, avant de m'en être aperçu, je l'avais mangé, il m'en fallait un autre alors. Je n'avais qu'à me pencher pour en attraper un à pleine dent et …

« Mais !!! Quoi ?! » Cria une grosse voix.

Le vendeur avait l'air très en colère, normal, j'avais la tête dans ses choux. Le regard désespéré que je lui lançais n'arrangea rien.

« Viens là, sale morveuse !! » hurla-t-il en approchant ses gros bras velu vers moi. Je m'enfuis le plus vite que je pouvais, sans faire tomber la dizaine de choux que je tenais dans mes bras -et sans m'étouffer avec celui dans ma bouche-. Je tentais de le semer dans la foule de citadins, mais j'avais à faire à un indigène coriace, slaloment avec tout l'adresse que lui permettait sa corpulence à travers la marrée humaine. Je vis finalement la voie de la liberté -une petite ruelle sordide- qui me permettrait de le perdre. M'extirpant de la foule, j'entraperçus mon poursuivant en train de se frayer un chemin lui aussi. Je me jetais dans la ruelle sans le lâcher du regard , et ce qui devait arriver, arriva -je devrais apprendre à regarder devant moi quand je cours-…

« Oh, ma douce, vos formes sont si appétissantes que je ne peut résister à ... » disait une petite voix suraiguë.

Effectivement, j'avais cogné -encore !-une jeune fille aux « formes si appétissantes ». Mais elle ne retint pas mon attention tant que le petit animal qui lévitait tout près d'elle. Une sorte de lapin blanc à la tête fine et au corps ovale, avec de longue pattes arrière et de petites pattes avant. Outre le fait surprenant qu'il lévitait, il avait une pierre violette, probablement une améthyste, brillant à son cou, fixée sur une sorte de couronne d'argent. L'apparence de cet animal m'avait tellement surprise que je m'étais arrêtée, et le monsieur aux choux me rattrapa.

« ha … ! Je te tiens … ! -L'homme suais comme un bœuf- maintenant arrête … de mater ce crétin de lapin et … viens avec moi, la police va se faire ... une joie de …

-Comment m'avez vous appelé, gros tas de graisse? » Dit alors le rongeur volant. Sa voix était posée, mais ses mots trahissaient son énervement.

« je vous ai appelé crétin de lapin, future terrine ! » Lui rétorqua le gros tas de graisse.
Pendant ce temps, la belle jeune fille s'éclipsa discrètement, mais pas suffisamment pour échapper à l'attention du lapin. Cependant, elle courait trop vite pour qu'il essaye même de la rattraper.
Avec l'air dépité d'un misérable dragueur éconduit, le lapin se retourna vers le grassouillet et grogna quelques mots. Aussitôt ce dernier s'immobilisa, ouvris grand la bouche, et se mis à baver. Le lapin magicien lui donna un grand coup de pattes arrières sous le menton, si violent que l'homme tomba, complètement amorphe.
Estomaquée par la performance du rongeur, je n'avais pas bougé d'un iota, toujours les bras et la bouche pleins de choux. Dubitative, j'observais le curieux animal. « Avec l'aide les meilleurs Guerriers de Quaan, élus parmi chaque race » … Peut être que je devais le recruter ?
Le mystérieux personnage passa en flottant près de moi sans m'accorder un regard. Prise de court, je tentais de le retenir :
« monfieu lafimp ! Aguendez ! » articulais-je malgré le chou dans ma bouche.

En dépit de mes appels, le rongeur ne fit pas plus attention à moi que si je faisais partie du décor-ce qui n'était vraiment pas flatteur pour moi, étant donné que la rue était dans un piteux état-. Je le suivi sans cesser de l'apostropher, maintenant que j'avais mangé le chou.
Le rongeur gougeât s'arrêta devant ce qui devait être une taverne. Il cessa alors de léviter, et prononça une formule étrange. Devant mes yeux ébahis, le petit lapin se transforma en une énorme créature, dans une petite explosion de fumé rose. On aurait dit un taureau, d'au moins 2 mètre 50, se tenant droit sur ses pattes arrières. D'un coup de sabot, il défonça la porte de la taverne et entra.
Médusée, je ne pensais plus qu'à une chose : "celui-là, il me le faut, il me le faut !" Je le suivais donc, et vis pour la première fois de ma vie, ce lieu dédié à la débauche sexuelle et à la consommation excessive d'alcool que l'on appelait ''une taverne''.
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